Le Conseil
des 13 et 14 décembre ne restera pas
comme un grand conseil dans les annales de l'Europe. C'est vrai que l'on ne
peut pas avoir que des Conseils historiques mais il est aussi important de
battre le fer tant qu'il est chaud et le fer a tendance à refroidir très
rapidement en Europe... et il semble déjà bien froid.
Au coeur
de la crise, le Conseil avait demandé au Parlement Européen et à la Commission
de préparer d'ici la fin de l'année 2012 des feuilles de route pour donner un
cap à une Europe manquant de boussoles. Le PE a rendu sa copie le 20 novembre
dernier, la Commission le 28, et les deux rapports sont bons. La Commission va
jusqu'à proposer un véritable budget de la zone euro, un fond d'amortissement
des dettes souveraines, des émissions de dettes communes. De façon assez affligeante le Conseil s'est contenté de ''prendre note'' ou de ''prendre
acte'' de ces beaux documents qui vont donc maintenant chercher une belle place
dans un bon placard. Donc toujours la même inconséquence.
Il est
vrai que ce Conseil entérine les décisions de l'EcoFin sur le Mécanisme de
Surveillance Unique. Soit, mais d'une part tout cela est bien flou, pas de communication précise pour éclairer le
citoyen européen curieux, et apparemment, à en croire la presse, nous sommes
très loin du compte. La surveillance de la BCE ne toucherait directement que
200 établissements financiers sur les 5'800 qui existent en Europe. Serait-ce
donc un succès à ... 3,44%? À suivre, et au PE de rugir pour obtenir une
Banking Union digne de ce nom.
Un Conseil
bien trop consensuel, qui ravit tant la Grande-Bretagne qui ne devrait pas
souffrir de la Banking Union, que l'Allemagne qui rentre progressivement en
hibernation européenne pour ne pas heurter une année 2013 qui sera une année
électorale.
Il est
vraiment temps de construire une Europe politique qui sorte des impératifs des
agendas politiques nationaux. On se met à regretter les claques données par les
marchés, il n'y a qu'elles pour réveiller, bien trop brièvement, notre Belle au
Bois Dormant. Le temps d'une claque, bien trop vite passé.
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